, ancienne élève de l'école normale supérieure (Sèvres), agrégée d'histoire, docteur-ès-Lettres, professeur émérite d'Histoire contemporaine à l'université Paris VII-Denis Diderot
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Depuis l’annonce du plan Marshall, au printemps 1947, s’est imposée dans la zone d’influence américaine la conviction que les prêts en dollars des années 1948-1951 avaient apporté une aide décisive aux «pays bénéficiaires». Ils auraient seuls sorti l’Europe occidentale de la faim, de la misère, des ruines et permis sa reconstruction. Ils l’auraient aussi protégée de l’Armée rouge de Staline qui corsetait l’Europe orientale.
Se fondant sur la chronologie et les archives, notamment américaines, Annie Lacroix-Riz éclaire autrement ce dossier. Elle revient sur les accords cruciaux qui, en six années seulement, ont ouvert la porte aux produits et capitaux américains : le Prêt-Bail à l’Angleterre, en 1941-1942, les accords de Bretton-Woods mondialisant le dollar, en juillet 1944, et les accords Blum-Byrnes de mai 1946.
Ces six années marquèrent l’avènement d’un projet qui, loin de dater de la Seconde Guerre mondiale, avait été initié et mené sans répit depuis les années 1890. En définitive, il s’agissait moins de tendre une main secourable à l’Europe que de mettre en place une hégémonie financière, commerciale, politique et culturelle.
Image ci-contre : Blum - Byrnes
La réédition du livre-révélation de l’ambassadeur de France Raymond Brugère commentée par Annie Lacroix-Riz est une mine pour comprendre les soubassements de la collaboration.
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UN DÉFAITISME DÉCLARÉ Alors que Charles Maurras s’était ingénié à dresser une image idéalisée de Pétain, on appréciera les descriptions de la médiocrité du chef de l’État français. On saura que, dès 1935, Pétain de-vint « grand manager d’un office privé de renseignements créé par le gendre de Laval ». On apprendra que, dès 1934, Pétain s’était opposé aux généraux qui voulaient créer une alliance franco-anglaise et qu’il entretenait à ce moment de très bonnes relations avec Goering. Brugère rapporte aussi les confidences que lui ont faites ses nombreux interlocuteurs montrant, par exemple, que les Soviétiques savaient qu’il y aurait la guerre avec l’Allemagne nazie. L’historienne Annie Lacroix-Riz, dans une postface très documentée, complète les différentes observations de l’ambassadeur. Elle s’attache aux enquêtes de la Haute Cour de justice sur la vérité des allégations de l’ambassadeur en montrant le défaitisme déclaré de Pétain et sa volonté de s’entendre avec l’Allemagne bien avant la guerre, son hostilité à toute alliance militaire avec l’Angleterre, son rapprochement avec les dignitaires nazis et son soutien aux membres de la Cagoule. Elle souligne que la Haute Cour de justice a poursuivi les ministres de Vichy pour trahison. Sur la période de l’après-guerre, l’historienne insiste sur la validité des jugements de Raymond Brugère sur l’anticommunisme partagé par de Gaulle et son entourage ainsi que sur les exagérations de l’ampleur de l’épuration. Un livre à lire et à relire." CHRISTIAN DE MONTLIBERT (Texte intégral ICI)
MEDIAPART et le prétendu "Holodomor génocidaire" de 1933
ENTRETIEN ANTITHÈSE - 16/01/2023
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Deux articles inédits sur le champion de la collaboration d’avant-guerre et d’occupation :